"Compassion naïve et redistribution"
... Telle est la définition que donne le Dr R. Giet de la mission de securité sociale vue par les Caisses d'Assurance Maladie.
Cette formule sans doute un peu sévère n'est pourtant pas dénuée d'à propos et mérite d'être commentée.
La triple expérience personnelle du Dr Giet (médecin praticien, expert auprès des tribunaux et responsabilités syndicales) lui permet une certaine hauteur de vue sur les dysfonctionement de notre système de santé.
Il relève ainsi que si tout les pays occidentaux connaissent des difficultés dans ce domaine, la Sécurité Sociale française dépasse de loin ses cousines: avec un budget supérieur à celui de l'Etat, elle cumule une déficit de près de 100 milliards reporté sur les générations futures, et crystallise malgré cela toujours l'objet du mécontentement des professions médicales et des usagers qui voient les remboursements diminuer.
Aucun secteur n'est épargné par son analyse.
Les praticiens: sont visés en particulier les arrêts maladies de courte durée, mais aussi les demandes d'examen de biologie et d'imagerie.
Les usagers: fraude aux arrêts maladie, mise en invalidité abusives, transports injustifiés.
Les caisses primaires: c'est l'abandon des contrôles au profit d'actions de prévention et de santé publique qui est mis en évidence dans ce livre. Selon l'auteur, ces dernières ont la préférence des médecins-conseil du fait d'une moindre pénibilité et de la faible pression hierarchique en faveur des contrôles.
La gestion des caisses est aussi visée, en particulier l'opacité des comptes et l'absence d'esprit de productivité.
Les hôpitaux: mauvaise répartition sur le territoire, absentéisme du personnel, statut de la fonction publique hospitalière pour prés d'un million d'employés...
La Sécurité Sociale a été une des grandes absentes des campagnes de 2007, en dehors des franchises médicales qui ont occulté le débat pour une "petite" mesure à 850 millions, très loin des objectifs à atteindre. Xavier Bertrand avait qualifié son action sur la Sécu de "réforme de la dernière chance"...
... et si cette chance venait à passer, faudrait-il tout sacrifier pour sauver ce régime? Le Dr Giet a au moins le mérite de soulever une question que nous devrions nous poser avant d'être au pied du mur...
Cette formule sans doute un peu sévère n'est pourtant pas dénuée d'à propos et mérite d'être commentée.
La triple expérience personnelle du Dr Giet (médecin praticien, expert auprès des tribunaux et responsabilités syndicales) lui permet une certaine hauteur de vue sur les dysfonctionement de notre système de santé.
Il relève ainsi que si tout les pays occidentaux connaissent des difficultés dans ce domaine, la Sécurité Sociale française dépasse de loin ses cousines: avec un budget supérieur à celui de l'Etat, elle cumule une déficit de près de 100 milliards reporté sur les générations futures, et crystallise malgré cela toujours l'objet du mécontentement des professions médicales et des usagers qui voient les remboursements diminuer.
Aucun secteur n'est épargné par son analyse.
Les praticiens: sont visés en particulier les arrêts maladies de courte durée, mais aussi les demandes d'examen de biologie et d'imagerie.
Les usagers: fraude aux arrêts maladie, mise en invalidité abusives, transports injustifiés.
Les caisses primaires: c'est l'abandon des contrôles au profit d'actions de prévention et de santé publique qui est mis en évidence dans ce livre. Selon l'auteur, ces dernières ont la préférence des médecins-conseil du fait d'une moindre pénibilité et de la faible pression hierarchique en faveur des contrôles.
La gestion des caisses est aussi visée, en particulier l'opacité des comptes et l'absence d'esprit de productivité.
Les hôpitaux: mauvaise répartition sur le territoire, absentéisme du personnel, statut de la fonction publique hospitalière pour prés d'un million d'employés...
La Sécurité Sociale a été une des grandes absentes des campagnes de 2007, en dehors des franchises médicales qui ont occulté le débat pour une "petite" mesure à 850 millions, très loin des objectifs à atteindre. Xavier Bertrand avait qualifié son action sur la Sécu de "réforme de la dernière chance"...
... et si cette chance venait à passer, faudrait-il tout sacrifier pour sauver ce régime? Le Dr Giet a au moins le mérite de soulever une question que nous devrions nous poser avant d'être au pied du mur...